De Zola à Cézanne

Le début de l'automne est toujours synonyme de redémarrage du cycle des randonnées. Aujourd'hui, un classique, une boucle Tholonnet-Tholonnet via les barrages de Zola et de Bimont. Une randonnée moyenne, sans grosse difficulté, du moins c'est ce que l'on s'était dit...



Première escarmouche, plus rigolote que méchante : un sentier couvert de trois bons centimètres d'argile liquide. Sur quelques dizaines de mètres, la terre collait à nos semelles transformant nos chaussures en "compensés" "manifaïques".
Personne n'a glissé (dommage s'eut été rigolo). Si vous étiez dans le coin, les danseurs de flamenco qui tapaient les pieds au sol, type danseur de claquette, c'était nous !




Il faut dire que dans ce pays des Terres Rouges, les collines d'argile sont fréquentes et elles résistent mal aux pluies orageuses.

Au détours d'un virage, les premiers ouvrages annoncent la proximité du premier barrage : des canaux larges d'un bon mètre.







Mais une table sous un mûrier, un banc, une petite bâtisse, de l'eau claire dans un joli bassin, deux beaux platanes... Impossible de ne pas s'arrêter pour un petit grignotage... Bio, bien-sûr...




Quelques centaines de mètres à peine et nous découvrons le barrage Zola.

Le barrage de Zola

C'est le plus petit, le plus ancien des deux barrages. C'est lui qui remplissait les canaux. Pourquoi barrage Zola ? Et bien parce que c'est François Zola, le père d'Emile, ingénieur italien, qui l'a construit ! Pas de ses mains, non !

Contrairement à ce qu'ont affirmé certains randonneurs du groupe, le père d'Emile Zola ne se prénommait pas Gorgon, mais bien François ...

Difficile de ne pas monter sur ce "rempart" pour profiter des reflets et des lumières du matin. En face, la silhouette de la Sainte-Victoire nous rappelle que nous sommes en terre de Cézanne. Et naturellement, l'association de ce barrage et de cette montagne nous rappelle les liens qui unissaient Zola et Cézanne...






Jolis reflets sur une eau immobile... Où l'on pourrait croire que les pins d'Alep poussent à l'envers...

Et oui... Mais bon, on est là pour randonner et qui dit randonner dit marcher...
A peine repartis, une nouvelle découverte. Vous connaissez les "cairns", ces amas de pierres empilées que certains appellent "montjoie", et qui sont placés à dessein pour baliser les sentiers de randonnée ? Et bien, c'est une bonne centaine de cairns serrés les uns contre les autres qui nous montrent le chemin vers Bimont...




Joli amoncellement ! L'auteur a dû y passer quelques heures. Du César...  Il y avait le "Street Art", le "Land Art", il y a maintenant le "Rando Art" !
Espérons que ce ne soit pas de l'art éphémère... Sanglier au milieu des cairns, c'est éléphant et porcelaines...

Le barrage de Bimont

Nous atteignons le plateau. Les panneaux d'information nous accueillent et nous renseignent sur le site et sur ses aménagements.
Une information de "Tourisme et Handicap" précise qu'une partie du parcours est utilisable par les personnes à mobilité réduite. Même si tous les aménagements ne sont pas disponibles, c'est une bonne initiative... Initiative qui permet de partager le spectacle de ce lac artificiel.
Il est bientôt midi et le soleil éclaire le fond des vallées.



Et côté sud-est, l'omniprésence de la silhouette de la Sainte-Victoire...



Une visite côté ouest nous confirme que l'on est bien sur un barrage et pas un lac... En se penchant, on découvre un autre petit barrage et une eau couleur "calanque".




Midi ! On mange !
Ce sera à proximité du barrage, dans un joli coin aménagé, sur une table dont le plateau de marbre nous rappelle que la dernière étape de notre parcours passera par la carrière de marbre...

Côté flore et faune

La végétation s'est mise au repos pour laisser passer la fournaise de l'été. Les iris sont rachitiques. Rien à voir avec le même site au printemps.
Seules les fleurs sèches des immortelles, des sistes et des chardons donnent une illusion de clairière fleurie...




Mais en s'approchant de plus près, les premières pluies de l'automne ont déjà semés leurs couleurs. Les minuscules fleurs de ce que j'appelle crocus d'automne sont bien au rendez-vous...




Malgré l'aridité du lieu, une libellule nous rappelle que l'eau n'est pas bien loin...




Le retour se fait entre pins et champs d'oliviers, d'abord sur le plateau et ensuite dans les vallons. Mais toujours sous le regard de la montagne de Paul.











Et comme elle a commencé, la randonnée se termine en longeant les ravines des Terres Rouges avant de redescendre vers le Tholonnet.



Le parcours 

Une erreur de parcours (que l'on va imputer à la beauté des paysages traversés et à l'absence de balisage) a rallongé le retour vers le Tholonnet... En vérité, on tournait en rond.

Nous devons notre salut à un autre groupe de randonneurs qui nous a indiqué le petit sentier de l’aqueduc, sentier sans balisage du tout !
NB : C'est avec un petit accent pointu que nous avons dialogué... Se perdre, alors que l'on est du coin... Quelle honte...

Mais une boucle supplémentaire quand on est perdu, c'est encore plus de plaisir... C'est la découverte surprise de nouveaux sentiers... C'est des instants d'amitié, de solidarité inoubliables... C'est l'impression de participer à Koh-Lanta... Euh ! J'exagère...
En tout cas, ce sont des anecdotes et des taquineries que l'on ne manquera pas de ressortir ! Et c'est tellement plus agréable que la tristesse de ces randonnées réglées comme du papier à musique pour randonneurs stakhanovistes qui rêvent de marcher sur la Lune mais qui ignorent ce qu'il y a dans le buisson à côté de chez-eux !

Merci Alain !

Cartes et graphiques

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