Euphorbe



Euphorbe des garrigues - Euphorbia characias


Du printemps à l'automne, on retrouve les touffes d'euphorbe au bord des sentiers de randonnée. Au début du printemps, les euphorbes commencent à fleurir. Les bouquets de fleurs assez originales pendent les premières semaines surtout en périodes de gel.
Araignée crabe à l'agachon dans une euphorbe
Les fleurs, si l'on peut appeler ça des fleurs, sont appréciées par certains insectes volants.  En regardant de plus près, il n'est pas rare d'y découvrir une araignée crabe, qui n'aime pas les fleurs, mais qui ne déteste pas les insectes volants...
Au printemps, il existe une petite bébête qui adore les euphorbes. Il s'agit de la chenille du Sphinx de l'euphorbe. Ce glouton est capable d'avaler toute une touffe en quelques jours...
Chenille du Sphinx de l'Euphorbe en train de brouter les feuilles d'une euphorbe. NB ; un limaçon a décidé de choisir l'euphorbe comme moyen de transport...

 Euphorbe characias

Attention, il n'y a guère que cette chenille capable de digérer ces feuilles car le latex blanc qui coule dans ses tiges est toxique. 

Bertagne par la Glacière

Une boucle par le Pic de Bertagne par la vieille glacière


Comme chaque hiver, le massif de la Sainte-Baume se couvre d'une belle couche de neige. Cette année, la couche de février a tenu plusieurs jours, contrastant avec l'impatience des végétaux titillés par un printemps précoce.


Notre boucle de près de 6 heures et d'une bonne quinzaine de kilomètres nous a emmenés depuis le parc de Saint-Pons jusqu'au sommet du Pic de Bertagne. L'objectif étant de traverser le dos de ce piton rocheux, avec une pause sur ce point d'observation à plus de 1000 mètres d'altitude, unique dans la région.

La première partie nous est bien connue, c'est le sentier balisé qui part de Saint-Pons, qui croise celui du Gour de L'Oule  et vous amène jusqu'à la Glacière en courant au fond du vallon du Fauge.
Arrivés sur le petit plateau couvert d'eau de la Glacière,  nous continuons sur la crête qui domine le vallon du Chemin de fer, jusqu'au monument des Excursionnistes Marseillais qui mérite une halte réparatrice avant le dernier tronçon de grimpette, le plus sévère.
Dans la montée, nous tournons le dos aux dents de la Roque Forcade et à Garlaban.
La Roque Forcade et Garlaban depuis Bertagne

Toujours en suivant notre balisage jaune,  nous constatons que la randonnée prend un aspect plus délicat. Finies les grandes enjambées. C'est courbés et en nous aidant de nos mains que nous franchissons certaines pentes du Pic.  La prudence est indispensable tant certains passages sont pentus et le Mistral capricieux. En montant, nous constatons la présence de petits amas de neige, témoins des belles chutes des semaines passées.

Mais la récompense nous attend en haut : une vue à 360 degrés entre la mer et les Alpes, malgré un ciel couvert.
La Tour de Cauvin depuis Bertagne

D'en haut, la Tour de Cauvin ressemble à un petit château de sable. Les nuages bas nous voilent un peu l'horizon, mais le spectacle vaut le détour.
Nous profitons d'un nuage un peu plus épais pour regarder les photos prises dans la montée et... pour nous apercevoir que l'appareil était mal réglé... Pas grave, ce sera une bonne excuse pour refaire cette belle balade...


Sur la crête, peu de végétation. Une partie des pins et des arbustes est en train d'agoniser. Survivre sur cet amas rocheux relève du miracle, surtout sur le versant sud.

Un détour par la route nous rapproche de la boule et de l'antenne de l'aviation civile.


Une pause s'impose pour contempler et détailler les massifs et les côtes, de Marseille à Toulon, le massif ayant un pied dans le Var et un dans les Bouches du Rhône...
Une galette aux amandes et c'est le retour. Tout en descente  mais avec plusieurs options de retour :
  • une descente difficile par le Col du Fauge et le Jardin Suspendu,
  • un passage un peu difficile par le Pas des Cugens avec descente par le Vallon du Fauge
  • ou une descente plus lente mais plus longue le long des falaises des Cugens et des Clappes et la descente par le Vallon des Cabrelles.
C'est la dernière option que nous choisissons qui, bien que plus longue, présente moins de difficultés.

Arrêt moqueur pour attendre les fatigués
En randonnée, lorsque vos jambes ou votre surpoids ne vous permettent pas de coller au peloton, il est toujours intéressant d'observer ceux qui sont à l'avant.
Lorsqu'ils estiment qu'ils ont fait le trou, ils s'arrêtent, se retournent et vous observent. Leur visage s'éclaire d'un petit sourire moqueur qui semble dire "tu en baves hein ?", alors que vous entendez leurs encouragements...
Mais à peine arrivé à leur niveau, ils redémarrent aussitôt, vous privant de la pose qui vous aurait permis de récupérer... Vous ne pouvez plus voir leur visage, mais je vous garantis que le petit sourire est revenu...


En cette fin d'hiver, certaines fleurs comme les crocus et orchidées sauvages commencent à pointer leur nez le long du sentier.
La descente du Vallon des Cabrelles bien qu'abritée du Mistral, paraît interminable... Mais là encore, une surprise nous fait oublier nos mollets puisque les résurgences de la source de  l'Abbaye nous accompagnent sur la dernière partie, avec de belles cascades jusqu'au Vieux Moulin.

Végétation rencontrée

  • Asphodèle (d'avril à mai).
  • Crocus sur les plateaux du Pic orientés au sud.
  • Orchidée sauvage, Barlie de Robert sur les talus d'herbe rase.
  • Tulipe sauvage.
  • Chênes, chênes verts dans le vallon du Fauge, le plateau de la glacière et les versants nord de la balade..

Carte du trajet


Durée : 6 heures
Distance : plus de 16 Km
Altitude maxi : 1020 m
Altitude départ : 190 m


Crocus de Bertagne

Ce petit crocus réussit à sauver son bulbe sur les flancs sud du Pic de Bertagne et sur les crêtes du Saint-Pilon. Vous pouvez le trouver au bord des sentiers, entre les pierres ou, comme celui de la photo, au pied d'une touffe de thym.

Crocus et thym protecteur (Pic de Bertagne)

Peu exigent, le bulbe du crocus est adapté à la sécheresse et aux grands froids du Pic puisque qu'il peut résister jusqu’à -30°C ! Et avec sa floraison précoce, vous pouvez avoir la chance de le découvrir entre deux plaques de neige...

Crocus en coupe (Saint-Pilon)

Côté botanique

Les espèces de crocus qui peuplent nos garrigues sont peu nombreuses. Le crocus que l'on peut trouver, principalement dans les zones montagneuses, est le crocus de printemps, le Crocus Vernus

La fleur a 6 pétales de couleur violacée pouvant aller du presque blanc au lilas foncé, parcourues de veines plus sombres avec :
- 3 étamines orange, 
- 3 à 5 feuilles étroites, à peine plus grande qu'une aiguille de pin. 
- un stigmate rouge écarlate.

Son bulbe est minuscule et il réussit à survivre entre deux pierres. Il cohabite avec les touffes des herbes rases qui peuvent lui servir d'abris.
Comme son cousin le safran qui colore les sauces, ce petit crocus colore les sentiers à condition de ne pas être piétiné ! Ce qui arrive souvent en  février lorsque la fleur est à peine formée.

Côté légendes et histoires

Le crocus est présent dans les mythologies grecque et romaine et même dans l’Ancien Testament, mais on parle surtout du Safran.
Dans le langage des fleurs, c'est "le bonheur de la jeunesse" et plus en fonction de la couleur. Vu la moyenne d'age des randonneurs que nous sommes, on gardera "bonheur de la jeunesse"